Jan a dit

Etranger vivant dans le Sud-Ouest, aussi appelé "France profonde", je suis ce qu'on pourrait appeler un râleur. Ou tout simplement quelqu'un doté d'un esprit critique. Les avis sont partagés. Et c'est justement pour partager mes avis avec vous, que j'ai créé ce blog. En me faisant presque toujours aider des illustres duettistes Paule & Mick pour la rédaction d'articles...

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Lieu : Cahors, Lot, France

vendredi, avril 14, 2006

L'arroseur s'auto-arrosant.

Tout le monde connaît la belle Claudia Schiffer, cette éminente tête pensante du groupe cosmétique l'Oréal.

A moins bien sûr que ce ne soit leur gag-woman attitrée.

Elle nous vante en ce moment les mérites de traitements capillaires supposés soigner et réparer les cheveux cassants. Ses cheveux cassants à elle, en l'occurrence.

Ce qui, il faut bien l'admettre, est du plus haut comique, sachant que cette même Claudia a prêté son image, sa plastique et accessoirement sa crinière pour faire des années durant l'éloge de Elnett ("Elnett de L'Oréal Paris : la star des laques qui vous permet toutes les coiffures", dixit http://www.lorealparis.fr/Minisites/elnett/). Mouais, à condition d'encore avoir des cheveux après ça.

Voici donc un bel exemple de comment à travers une publicité pour un produit, démolir un autre produit du même annonceur.

Il n'y a pas à dire, ils sont très forts, ces publicitaires !

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jeudi, avril 13, 2006

Forfaits : jeu de dupe !

Les entreprises actives dans le secteur des télécommunications, au sens large, semblent être celles montrant le moins de respect et de scrupules envers le consommateur. Le nombre important de litiges déjà portés devant la justice ne parvient pas à endiguer la volonté ouverte de tricher, de biaiser, de flouer propre à tous ces acteurs.

Ce qui me frappe, c'est la quasi absence de bon sens des usagers dans ce domaine. Peut-être est-ce induit par le fait qu'il s'agit d'un service, et non d'une marchandise, donc de quelque chose d'immatériel.
Prenons les forfaits dont les opérateurs sont si friands. Il suffit en effet d'un peu de bon sens pour se rendre compte qu'il y a anguille sous roche :
  • Attendu que ces entreprises ont déjà une activité "a" classique, générant un chiffre d'affaires "c", qui produit un bénéfice "b" après déduction des frais généraux "f" ;
  • Attendu que pour convaincre les usagers de souscrire à leurs alléchants forfaits elles mènent de nombreuses et onéreuses campagnes marketing multimédia qui grèvent très significativement leurs frais généraux à un niveau "f1" ;
  • Attendu qu'elles vantent que l'avantage prétendu des forfaits serait de bénéficier de nombreux services inclus gratuitement ou à prix réduit, ce qui, si c'était vrai, les obligeraient à un renforcement de leurs infrastructures, donc à des investissements, sans pour autant conduire à une augmentation concomitante du chiffre d'affaires, d'où une nouvelle hausse exponentielle des charges "f2" ;
  • Attendu qu'elles ont pour unique raison d'être de réaliser des bénéfices, et qu'en réalité elles ne peuvent que viser d'augmenter leur bénéfice "b1" ;
  • Attendu que pour couvrir le surcroît de charges "f1" du plan marketing et "f2" des infrastructures supplémentaires, tout en dégageant un bénéfice "b" augmenté de sa croissance escomptée "b1", le chiffre d'affaires final devra avoir grossi en conséquence de "c1" ;
que vous, l'utilisateur final, aurez donc en moins dans votre poche, CQFD.

Ces forfaits sont de fait savamment dosés, de manière à y inclure d'une part une quotité de services sciemment sousdimensionnée pour en forcer la consommation hors forfait, donc facturée en sus au prix fort, et de l'autre une quotité d'autres services qui ne seront jamais intégralement consommés mais qui ont néanmoins été intégralement prépayés. Toute la tromperie réside ici, dans la vente, facturation et encaissement de services jamais prestés.
Ces forfaits ont par ailleurs pour "qualité" ou "avantage" supplémentaire de rendre impossible, ou du moins la plus difficile possible, toute comparaison directe entre offres concurrentes, rendant ainsi artificiellement, en infraction totale de la législation de régulation, le marché totalement opaque pour la majorité des usagers.

Ce que cela doit dissimuler aux regards, c'est qu'en réalité les grilles de base des tarifs des différents opérateurs sont très similaires, du moins assez pour laisser supposer des ententes illicites entre acteurs du marché. Le construction de forfaits différents d'une entreprise à l'autre créé dès lors une concurrence de façade purement factice, au détriment bien entendu du consommateur, vraie vache à lait de ces charognards d'une nouvelle ère.

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mardi, avril 11, 2006

Webmaster - Webmestre (les maîtres du monde)

Vous avez, tous, vu cette mention au bas d'une page Web.

Il est assez ironique, d'ailleurs, de constater que nos respectables immortels de la Gagadémie Française se soient sentis obligés de remettre au goût du jour un mot tombé en désuétude depuis plusieurs siècles pour qualifier un métier du 20e siècle ! En commettant, par la même occasion, un barbarisme digne du premier consultant en organisation venu.

Mais ces éminents linguistes n'ont pas été plus loin. Dommage, car il y avait là également une opportunité à saisir pour enfin éliminer une incongruité monstrueuse dont nos amis les Américains sont coutumiers.

En effet, chaque fois que je visite un site, de voir la mention à un webmaster me glace le sang, et je suis heureusement à chaque fois rassuré. Pour le moment, du moins, n'en déplaise à l'oncle Bill.

Car enfin, ça ne vous effraie pas, vous, de vous dire que quelque part dans le monde, derrière son écran, siège un "maître du web", un "maître de la toile", autant dire un "maître du monde" ?

Donc, un jour, un gars, qui selon toute vraisemblance était Américain et boutonneux, s'est trompé dans l'attribution d'un nom à une fonction nouvelle, et depuis, cette erreur est scrupuleusement reproduite par des dizaines et des dizaines de millions de braves petits suiveurs. Au point que l'erreur est entrée dans les mœurs. Au point que personne, surtout, ne se sente le courage de la corriger.

Ce que l'on nomme donc pompeusement "webmaster" depuis des lustres, aurait dû être requalifié, pour se conformer à une réalité bien plus modeste, en "sitemaster". Et pour coller tout à fait à la réalité assez crue de la besogneuse fonction, la meilleure traduction qui me vienne à l'esprit est tout bonnement "agent de maintenance". Car en effet, à y regarder de plus près, le "webmaster" n'est que très rarement le créateur du site, mais plutôt un plus ou moins obscur sous-fifre à qui l'on envoie des mémos, à exécuter ASAP.

Ouf, nous voilà bien éloignés, fort heureusement, de l'effrayant concept du "maître du monde" ! Pour combien de temps encore ?

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Numéros verts : méfiez-vous, vous allez être fiché.

(note : transcription d'un ancien article. ODA [Office des Annonces] a depuis été rebaptisé en PagesJaunes)

Il n'y en a en ce moment que pour la "société de l'information". Tous les efforts convergent vers la mise en place d'un environnement comportant le moins d'obstacles possibles. C'est d'ailleurs LE message que tout politicien qui se respecte se doit de véhiculer.

Mais il serait bien plus approprié de parler de la "société de la pub et du marketing", car en fait "d'information" qu'il faut à tout prix faire circuler selon ces bons apôtres, il est surtout question de vos "données personnelles". Jacques Dutronc le chantait déjà il y a plus de trente ans : "on nous dit rien, on nous cache tout". Vous deviez alors bien vous douter que ça n'allait pas changer d'un coup de baguette magique, et que brusquement les Princes de la Cité se mettraient, dans un grand élan de moralité retrouvée, à nous révéler tous leurs secrets !

Toutefois, avant de faire - librement - circuler vos données personnelles, il faut les collecter. Et dans ce domaine, tous les coups semblent permis.

La lecture du numéro 13 de Médiannuaire, revue thuriféraire publiée par ODA à la gloire de France Télécom et des ses satellites, est très instructive à ce sujet. Madame Valérie PAPAUD, directeur général de Médiatel, filiale "marketing direct" du groupe ... France Télécom, y déclare en effet, je cite : "Une entreprise veut créer une base de données. Elle met en place un numéro Vert, avec, derrière, un service en ligne. Le numéro de l'appelant est immédiatement affiché et CAPTURé. Médiatel peut ensuite enrichir ces informations". Vous voilà prévenu.

Parfois, les choses vont même encore un peu plus loin dans le cynisme. Il arrive que la presse relaye, en toute bonne foi, des actions de conseils et d'informations gratuites prodigués sur des numéros Verts et qui semblent émaner d'organismes fédérateurs ou d'associations indépendantes. Lorsque vous appelez, et afin de pouvoir vous donner le conseil le plus approprié, il est somme toute assez logique que l'opérateur doive vous poser certaines questions personnelles.

Et voilà comment des fichiers très enrichis et très pointus sont créés en toute opacité pour le citoyen. Car l'opérateur aura bien entendu omis "involontairement" de vous préciser d'une part que le numéro Vert était en réalité mis en place par une entreprise commerciale ou de marketing direct, et d'autre part que toutes vos réponses à ses questions allaient être enregistrées dans la base de données.

Mais franchement, est-il encore raisonnable, dans la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui, de croire que quelque chose puisse vous être offert gratuitement, même un conseil ? Je suis le premier à regretter de devoir répondre par la négative. Alors, réfléchissez-y à deux fois avant d'appeler un numéro Vert, et si cela vous est indispensable, ayez au moins le réflexe de bien vous renseigner avant de livrer des informations personnelles. Et si l'opérateur à l'autre bout du fil est incapable de vous renseigner, demandez à parler à son superviseur. Il est censé avoir le plan média sous le nez.

Il y va de la protection de votre vie privée.

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France Profonde : fracture électrique

Hier il y a encore eu un orage. Comme assez régulièrement dans cette région du Sud-ouest, où les masses d'air antagonistes se rencontrent souvent dans de cataclysmiques affrontements.

Et comme d'habitude, j'ai dû éteindre mes équipements informatiques, pourtant connectés à un onduleur avec batterie.

Ah, la France, ce pays qui se prétend grand, mais dont les infrastructures de ses provinces feraient honte au premier pays émergent venu. La France, où la notion d'égalité n'est plus qu'une inscription obsolète au fronton de certaines mairies décrépies.

Je m'insurge contre l'iniquité permanente dont nous sommes les victimes. S'installer professionnellement en province, c'est être économiquement défavorisé. Je dénonce ce traitement déloyal qui gonfle artificiellement nos dépenses, et réduit donc nos marges concurrentielles d'autant.

En effet, pour pallier au manque d'intégrité de la fourniture en courant électrique, nous sommes contraints d'investir en onduleurs et autres parafoudres, dont peuvent en toute quiétude se passer nos concurrents urbains.

En outre, suite à l'importante fréquence desdites coupures et variations de courant, notre matériel informatique est sujet à un vieillissement prématuré, nous obligeant à son remplacement plus rapide que le rythme d'amortissement autorisé fiscalement. D'où un nouveau surcroît d'investissement.

Par ailleurs, la batterie des onduleurs ayant une capacité restreinte, il convient de ne pas poursuivre le travail, de sorte à ne pas décharger entièrement la batterie, pour qu'elle puisse faire son office à la coupure suivante. Mais les périodes d'inactivité forcée ne sont pas plus compensées que le reste. Alors que pendant certains orages, elle peut facilement dépasser l'heure. Et encore une perte d'heures de travail non récupérable.

L'effet conjugué de cet accroissement d'investissement et de la perte de revenus concomitante n'est compensé d'aucune manière, ni dans nos factures d'électricité (alors que nous bénéficions de fait d'un service au rabais), ni dans nos taxes, charges ou contributions diverses.

Le plus cynique dans l'histoire, c'est que nous avons, comme le reste de la population, contribué à travers nos facture EDF et nos impôts divers et variés à la construction d'une centrale nucléaire sise à un jet de pierre d'ici (Golfech), assez près en tous cas pour qu'on puisse apercevoir les fumerolles de ses deux tours de refroidissement. Mais une fois qu'elle fut opérationnelle, les princes de la Cité ont décidé qu'on ne nous brancherait pas dessus.

Car enfin, des provinciaux, ce ne sont pas des Français à part entière, c'est bien connu.

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