Le cinq : trouble vue.

La publicité pour les nouveaux verres à focale variable d'un lunetier renommé de la place est axée sur la faible distorsion de vision enfin atteinte par ses talentueux chercheurs. La plus faible du marché, à l'en croire, et en tout cas largement inférieure à celle de ses concurrents, à en croire cette même publicité.

Que faut-il retenir de cette pub ?
Pour éviter d'être accusé de publicité mensongère, le spot doit admettre qu'avec ces verres on y voit toujours trouble. Et qu'il en est de même avec ceux des autres lunetiers. Le degré de distorsion de la vision importe peu au final, car l'important est qu'elle demeure.
Le message dit aussi, implicitement, qu'avec les centaines de milliers de verres des versions précédentes de ce lunetier, c'était bien pire encore, causant chutes, accidents et migraines atroces.

Je me pose alors la question : a-t-il eu la décence de rembourser tous ses clients grugés par ces anciens verres défaillants ? Avec un petit mot d'excuse pour les avoir bernés ? J'en doute fort.

Sans compter que je trouve assez déplacé, à bien y réfléchir, de pousser à la surconsommation de ce qui n'est en définitive qu'une prothèse médicale. A quand les pubs pour des dentiers adaptés à votre tenue ou à la circonstance, pour des prothèses de membres et articulaires avec ou sans bronzage, pour des appareils auditifs assortis à votre nouvelle teinture…