Jan a dit

Etranger vivant dans le Sud-Ouest, aussi appelé "France profonde", je suis ce qu'on pourrait appeler un râleur. Ou tout simplement quelqu'un doté d'un esprit critique. Les avis sont partagés. Et c'est justement pour partager mes avis avec vous, que j'ai créé ce blog. En me faisant presque toujours aider des illustres duettistes Paule & Mick pour la rédaction d'articles...

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Lieu : Cahors, Lot, France

mardi, avril 11, 2006

France Profonde : fracture électrique

Hier il y a encore eu un orage. Comme assez régulièrement dans cette région du Sud-ouest, où les masses d'air antagonistes se rencontrent souvent dans de cataclysmiques affrontements.

Et comme d'habitude, j'ai dû éteindre mes équipements informatiques, pourtant connectés à un onduleur avec batterie.

Ah, la France, ce pays qui se prétend grand, mais dont les infrastructures de ses provinces feraient honte au premier pays émergent venu. La France, où la notion d'égalité n'est plus qu'une inscription obsolète au fronton de certaines mairies décrépies.

Je m'insurge contre l'iniquité permanente dont nous sommes les victimes. S'installer professionnellement en province, c'est être économiquement défavorisé. Je dénonce ce traitement déloyal qui gonfle artificiellement nos dépenses, et réduit donc nos marges concurrentielles d'autant.

En effet, pour pallier au manque d'intégrité de la fourniture en courant électrique, nous sommes contraints d'investir en onduleurs et autres parafoudres, dont peuvent en toute quiétude se passer nos concurrents urbains.

En outre, suite à l'importante fréquence desdites coupures et variations de courant, notre matériel informatique est sujet à un vieillissement prématuré, nous obligeant à son remplacement plus rapide que le rythme d'amortissement autorisé fiscalement. D'où un nouveau surcroît d'investissement.

Par ailleurs, la batterie des onduleurs ayant une capacité restreinte, il convient de ne pas poursuivre le travail, de sorte à ne pas décharger entièrement la batterie, pour qu'elle puisse faire son office à la coupure suivante. Mais les périodes d'inactivité forcée ne sont pas plus compensées que le reste. Alors que pendant certains orages, elle peut facilement dépasser l'heure. Et encore une perte d'heures de travail non récupérable.

L'effet conjugué de cet accroissement d'investissement et de la perte de revenus concomitante n'est compensé d'aucune manière, ni dans nos factures d'électricité (alors que nous bénéficions de fait d'un service au rabais), ni dans nos taxes, charges ou contributions diverses.

Le plus cynique dans l'histoire, c'est que nous avons, comme le reste de la population, contribué à travers nos facture EDF et nos impôts divers et variés à la construction d'une centrale nucléaire sise à un jet de pierre d'ici (Golfech), assez près en tous cas pour qu'on puisse apercevoir les fumerolles de ses deux tours de refroidissement. Mais une fois qu'elle fut opérationnelle, les princes de la Cité ont décidé qu'on ne nous brancherait pas dessus.

Car enfin, des provinciaux, ce ne sont pas des Français à part entière, c'est bien connu.

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