Jan a dit

Etranger vivant dans le Sud-Ouest, aussi appelé "France profonde", je suis ce qu'on pourrait appeler un râleur. Ou tout simplement quelqu'un doté d'un esprit critique. Les avis sont partagés. Et c'est justement pour partager mes avis avec vous, que j'ai créé ce blog. En me faisant presque toujours aider des illustres duettistes Paule & Mick pour la rédaction d'articles...

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dimanche, juin 18, 2006

Free, l'Iznogoud de l'Internet hexagonal

Iznogoud a une idée fixe, il veut « devenir calife à la place du calife ! ». Pour Free, c'est un peu pareil, et depuis des lustres il essaie de faire des crocs en jambe à FT. N'hésitant pas à l'occasion à recourir à des pratiques douteuses, comme le vol de données, que la Justice qualifie pudiquement "d'extractions non autorisées".
A l'adresse http://www.legalis.net/breves-article.php3?id_article=639 vous pourrez lire (il y a un lien vers le jugement complet dans le texte) :
Extractions non autorisées d’une base de données lourdement sanctionnées. - 29/06/99
Le tribunal de commerce de Paris, faisant application de la loi du 1er juillet 1998 relative à la protection juridique des bases de données, a sanctionné par jugement du 18 juin 1999 les télédéchargements massifs des annuaires de France Télécom. Les auteurs des télédéchargements illicites, à savoir les éditeurs du service 3617 Annu, sont condamnés à verser 100 millions de francs à titre de dommages et intérêts à France Télécom. Toute nouvelle extraction non autorisée des annuaires est interdite, sous astreinte de quatre millions de francs par jour. Ainsi, France Télécom voit son investissement substantiel, nécessaire à la constitution / vérification / présentation de la base de données, efficacement protégé. Plus généralement, on soulignera le caractère hautement dissuasif du jugement.

Pour l'anecdote, signalons que la recherche inversée, facturée 0,30 EUR par résultat sur www.annu.com, est disponible gratuitement sur Infobel France. J'avais d'ailleurs appris à l'époque que Kapitol, qui opère le site Infobel, avait constitué sa base de données à partir des fichiers originaux que les opérateurs historiques européens s'échangeaient (gracieusement) selon un accord de coopération des renseignements. Je n'ai hélas jamais réussi à remettre la main sur le document de référence qui mettait en place cette coopération multilatérale, et que j'avais consulté à l'époque.
Toujours est-il que je trouve choquant de la part de France Télécom de facturer (directement via le service "QuiDonc" ou indirectement via la location de la base à Annu et consorts) aux abonnés de France quelque chose qu'il offre (indirectement) gratuitement à deux cent millions d'autres européens. Or dès l'instant où le pouvoir, alors aux commandes de l'opérateur historique, fermait les yeux sur cette dérive, il aurait été malvenu de taper sur les doigts d'Iliad pour avoir fait de même.
Si vendre contre paiement quelque chose de gratuit n'est pas foncièrement illégal, c'est en revanche foncièrement indécent. Et bigrement lucratif. Car uniquement par le biais des reversements de France Télécom sur les connexions au 3617 ANNU, Iliad se faisait un CA annuel de plusieurs centaines de millions de francs (plusieurs dizaines de millions d'EUR).
J'estime dès lors que le groupe de Xavier Niel, qui rappelons-le a débuté son parcours professionnel dans la télématique et le Minitel rose, et qui a même été contraint de renoncer à son poste de PDG du groupe dont il est l'actionnaire principal suite à une sombre affaire de dénonciation anonyme pour proxénétisme aggravé (non-lieu) et recel d'abus de biens sociaux (avoué), s'en est assez bien tiré le 18 juin 1999. Surtout, à en croire un article qui lui est consacré dans Challenges du Nouvel Obs, qu'il n'en aurait pas été à son coup d'essai (piratage base de données de Politel).
Si donc la présence de cet aiguillon dans le paysage ADSL français est sous certains angles une bonne chose, il serait peu sage de le draper de toutes les vertus du chevalier blanc.
D'ailleurs, vous je ne sais pas, mais moi, ses pubs me soulèvent le cœur. Celles pour ANNU tournent toutes autour de la suspicion et/ou la délation (souvenez-vous de cette pub radio où une jeune maman soumet sa gosse à un véritable interrogatoire policier pour lui faire avouer qu'une dame "gentille" a appelé en demandant son papa).
Quant à celle pour Free, la dernière en date (www.cretin.fr) est du pur dénigrement gratuit de la concurrence (et la version Web est encore plus navrante que la version télé). Mais la précédente ne vaut guère mieux : la nana contrainte de balancer ordi, télé et freebox par la fenêtre dans une tentative désespérée de se faire honorer par son mec mou du genou. Les Freenautes (mâles) apprécieront de se voir représenté comme ça !
Si tant est que ses messages publicitaires reflètent la pensée d'une entreprise, la vision qu'ont Free et Iliad de la société et des gens, ses propres clients inclus, me semble éminemment glauque.

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