Jan a dit

Etranger vivant dans le Sud-Ouest, aussi appelé "France profonde", je suis ce qu'on pourrait appeler un râleur. Ou tout simplement quelqu'un doté d'un esprit critique. Les avis sont partagés. Et c'est justement pour partager mes avis avec vous, que j'ai créé ce blog. En me faisant presque toujours aider des illustres duettistes Paule & Mick pour la rédaction d'articles...

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samedi, juin 17, 2006

Accès Internet, écarts tarifaires injustifiés

L'Internet à haut débit, connu et majoritairement diffusé sous le vocable ADSL, c'est quoi, au juste ?
J'ai déjà brièvement brossé dans un autre article ici même les grandes lignes de la technique xDSL.
Pour schématiser, l'ADSL est proche d'un accès Internet classique, en ce qu'il impose à cause de la paire de cuivre de la boucle locale, de moduler les données numériques en sons à la sortie de votre PC, en vue de leur transport jusqu'au DSLAM, où elles sont démodulées pour redevenir numériques pour leur transport sur les liaisons en fibre optique.
En revanche, il diffère d'un accès classique par le multiplexage (mélange de voix, données, télé…) et l'asymétrie. Mais ça reste en gros une ligne téléphonique cuivrée sur laquelle on branche un autre type de modem.
Les équipements des différents types (1, 2+, RE-) permettant de mettre en œuvre de ces techniques xDSL respectives sont toutefois identiques quelle que soit la zone où ils sont déployés. Et que la zone soit urbaine ou rurale, le signal garde la même caractéristique d'affaiblissement avec la distance.
D'un point de vue technique, rien ne permet donc de distinguer un accès haut débit urbain ou rural, dégroupé ou non. Ce sont les mêmes (types d') équipements dans les répartiteurs. A l'identique.
Les organes de tutelle, dans leurs efforts tortueux d'exonérer FT (et ses satellites) de ses obligations, tentent de soutenir la thèse selon laquelle le simple fait de raccorder (grosso modo) un autre type de modulateur-démodulateur au réseau téléphonique créé d'un point de vue juridique ou technique alors un autre produit, et en conséquence justifie les considérables différences de traitement et tarifaires. Or, comme il est dit au début, ce type d'accès à l'Internet offre aux opérateurs l'énorme avantage de pouvoir conserver l'antique boucle locale dit de "la paire de cuivre" et de remettre aux calendes grecques le remplacement des terminaisons du réseau (boucle locale) par de la fibre optique sur l'ensemble du territoire. En revanche, l'accès à l'Internet par RNIS impose lui bien une infrastructure différente, et également le recours à un autre type d'interface (appelé adaptateur RNIS, et non modem RNIS comme le font à tort certaines publicités, dès lors que n'intervient aucune "modulation" ni "démodulation", le signal étant numérique de bout en bout de la chaîne). Si donc le recours à une autre interface, et de surcroît à une autre infrastructure comme c'est le cas pour le RNIS, suffisaient à justifier une différence tarifaire, cela ferait belle lurette que les opérateurs se seraient empressés d'appliquer d'autres tarifs à ces accès là. Ce qui leur a été formellement interdit par les autorités. L'iniquité des différences de déploiement et de tarif entre le bas, le moyen et le haut débit n'en devient alors que plus criante.
D'un point de vue juridique et technique donc, rien ne permet de justifier des écarts tels que ceux constatés.
Les différents acteurs avancent alors qu'ils ont à faire face à d'importants écarts d'ordre financier, et donc de rentabilité, pointant notamment une différence de coût pour le trafic de gros selon que le répartiteur est dégroupé ou non, et une différence du nombre d'abonnés raccordés par NRA selon que ce NRA se trouve en milieu urbain ou rural.
Si tant est que tous sont logés à la même enseigne pour le second argument, il n'en demeure pas moins que le premier argument ne concerne que les opérateurs alternatifs, le FAI Orange devant être en mesure d'offrir un service identique quel que soit le degré de dégroupage du répartiteur, puisque par essence même, il est toujours techniquement en situation de "dégroupage total", c'est-à-dire qu'en l'absence d'ententes illicites avec FT, il aurait la maîtrise de la boucle locale, sur laquelle il disposerait du spectre de fréquences entier. Et d'ailleurs, cette entente illicite vise principalement à maintenir de manière fourbe l'avantage de terrain de France Télécom.
Ceci étant, de telles différences de nature économique et d'infrastructure existent à l'identique en téléphonie pure. Mais dans ce domaine, le législateur a imposé aux opérateurs de les "mutualiser" sur tous les types d'usagers.
Il n'est dans cette approche pas acceptable que la tutelle permette aux divers fournisseurs de faire le tri entre les zones qu'ils veulent bien desservir, et les autres qui ne les intéressent pas. Ceci d'autant plus que c'est leur propre et libre choix de ne PAS consentir l'investissement d'une présence dans certaines zones, et non pas une situation imposée par qui que ce soit (pas même pour cette fois de FT). Il est dès lors tout à fait choquant que dans les zones où ils ont investi le MOINS, ils facturent PLUS cher le service aux utilisateurs. Service qui est par ailleurs de MOINDRE qualité, mais pour lequel les usagers doivent payer plus cher que les personnes bénéficiant de la prestation la plus étendue et de meilleure qualité ?!? C'est tout bonnement inique.

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2Commentaires:

Anonymous Anonyme a écrit...

Bonjour,
Natif également du Sud Ouest côté Landes, je suis comme vous traité en permanence de "raleur" et je pense qu'il en faut des gens comme nous. Je trouve votre blog excelent et je vous demande de bien vouloir m'accorder le droit de diffuser votre adresse sur différents forum.
merci

3:50 PM  
Blogger Janadi a écrit...

Pas de problème Alain, avec joie.
Cordialement
Jan a dit

4:00 PM  

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